Alors que le printemps 2025 s’installe, une question anime les professionnels de l’immobilier : le marché va-t-il enfin amorcer une véritable reprise ? Plusieurs signaux semblent l’indiquer, portés par une demande en hausse, une solvabilité renforcée des acquéreurs et une évolution des prix plus modérée.

Une demande en nette progression

Au premier trimestre 2025, la demande immobilière a progressé de manière significative, tant en métropole qu’en Outre-mer. Cette reprise est soutenue par deux facteurs majeurs :

  • La baisse continue des prix entamée depuis 2022 ;
  • La diminution des taux d’intérêt, désormais autour de 3,2 % (contre plus de 4 % fin 2023), permettant aux acheteurs de retrouver du pouvoir d’achat.

Les acheteurs, plus nombreux, n’hésitent plus à négocier : aujourd’hui, près de 9 ventes sur 10 font l’objet d’une négociation, redonnant un peu d’air à un marché jusqu’ici tendu. À noter également : l’intérêt pour les appartements progresse plus vite que celui pour les maisons, reflet d’un recentrage budgétaire des ménages.

Des dynamiques contrastées selon les territoires

Si la tendance est globalement haussière sur le plan national (avec une croissance de 11 à 12 % des volumes de transactions), les disparités territoriales restent marquées. Certaines grandes villes montrent des signes de rebond (croissance des compromis de vente, raccourcissement des délais), tandis que d’autres poursuivent leur ajustement à la baisse après des années de hausse soutenue.

À Paris par exemple, les prix amorcent une légère remontée après deux années de correction, tandis que des villes moyennes comme Perpignan affichent une forte attractivité. Cette mosaïque immobilière souligne l’importance d’une analyse locale pour tout projet d’achat ou d’investissement.

Des prix en phase d’atterrissage

Sur l’ensemble du territoire, les prix semblent se stabiliser. La baisse est marquée sur les appartements (-1 % en moyenne), tandis que les maisons enregistrent une légère hausse (+1,4 %). Le phénomène traduit une recherche d’équilibre entre vendeurs et acquéreurs, après plusieurs trimestres d’ajustement.

Cependant, la situation reste hétérogène. Certaines villes conservent une forte tension sur les prix, quand d’autres offrent encore des marges de négociation intéressantes. Le marché reste donc en transition, sans réelle tendance uniforme.

Des délais de vente allongés

Les délais moyens de vente s’établissent autour de 98 jours au niveau national, en légère hausse. L’Île-de-France, pour la première fois, dépasse les régions en termes de durée moyenne, traduisant une attente plus marquée des acheteurs.

Ce phénomène s’explique par plusieurs éléments :

  • La volonté de sécuriser son financement ;
  • L’évaluation plus fine des coûts (travaux, charges, rénovation énergétique) ;
  • Un certain attentisme des vendeurs, espérant un retour plus affirmé des acquéreurs au printemps.

Une reprise prudente, mais prometteuse

Malgré les incertitudes, les fondamentaux du marché restent solides. Les taux d’intérêt, bien qu’encore relativement élevés, sont orientés à la baisse. Les prix deviennent plus accessibles, et les acheteurs adoptent un comportement plus rationnel et stratégique.

Le premier trimestre 2025 marque ainsi une phase de transition encourageante, dans l’attente d’une reprise plus soutenue au second semestre, voire en 2026. Le marché semble s’orienter vers une stabilisation, condition nécessaire à un rebond durable.