Le marché immobilier de l’île de La Réunion est en pleine mutation et continue d’évoluer rapidement. Les projections pour 2025 révèlent des tendances importantes à surveiller, tant sur le plan des prix que de la demande. En 2023, plusieurs facteurs influencent déjà ce secteur, notamment la croissance démographique, la pénurie de terrains constructibles et les nouvelles régulations fiscales. Analysons les perspectives pour l’année 2025 avec des données chiffrées précises et les grandes tendances à prévoir.

1. Une hausse continue des prix de l’immobilier

Les prix de l’immobilier à La Réunion ont augmenté de manière constante ces dernières années, et cette tendance devrait se poursuivre jusqu’en 2025, même si la croissance devrait être plus modérée que par le passé.

  • Prévision des prix pour 2025 : Selon les experts locaux, le prix des maisons devrait encore augmenter de 3 % à 4 % par an jusqu’en 2025. Ainsi, le prix médian des maisons, qui était de 2400 €/m² en 2023, devrait atteindre environ 2550 €/m² à 2600 €/m² en 2025. Quant aux appartements, le prix médian devrait passer de 2600 €/m² à environ 2750 €/m².
  • Zones les plus chères : Les communes du littoral ouest de l’île, telles que Saint-Gilles et La Saline-les-Bains, continueront d’afficher les prix les plus élevés, avec un mètre carré qui pourrait atteindre 5200 €/m² en 2025, soit une hausse de 4 % par rapport à 2023.

En revanche, certaines communes plus éloignées des grandes villes ou moins attractives, comme Saint-André ou Le Tampon, devraient voir une augmentation plus modérée de l’ordre de 1,5 % à 2 % par an, portant ainsi les prix à environ 2100 €/m² à 2200 €/m² en 2025.

2. La demande en logements reste forte

L’un des moteurs de l’évolution du marché immobilier réunionnais est la croissance démographique. Avec une population qui devrait atteindre 900 000 habitants d’ici 2025 (contre environ 880 000 en 2023), la pression sur le marché immobilier restera forte.

  • Déficit de logements : La Réunion aura besoin de 8 000 à 10 000 logements neufs par an pour répondre à la demande, mais les prévisions indiquent que seulement 6 000 à 7 000 logements devraient être construits chaque année. Ce déficit de logements pourrait exacerber la tension sur les prix, en particulier dans les zones urbaines où la demande est la plus forte, comme Saint-Denis et Saint-Pierre.
  • Types de logements recherchés : On observe un intérêt croissant pour les appartements modernes dans les villes, notamment ceux offrant des prestations comme la proximité des commodités et une meilleure efficacité énergétique. Les maisons individuelles, autrefois prisées, voient leur demande légèrement baisser en raison des prix élevés et du manque de terrains constructibles.

3. Impact des dispositifs fiscaux et législatifs

Les dispositifs fiscaux, tels que la loi Pinel Outre-mer et la loi Girardin, continueront d’influencer l’investissement immobilier à La Réunion en 2025.

  • Investissements locatifs : En 2025, environ 35 % des nouveaux projets immobiliers devraient être réalisés grâce au dispositif Pinel Outre-mer, permettant aux investisseurs de bénéficier de réductions fiscales en échange de la mise en location de logements à loyers modérés. Cependant, des discussions sur une éventuelle révision ou limitation de ce dispositif pourraient entraîner une légère baisse de la part des investisseurs sur le marché, avec une concentration des investissements sur les zones les plus attractives et rentables.
  • Encadrement des loyers : En 2025, la mise en place de mesures d’encadrement des loyers dans certaines zones urbaines, notamment à Saint-Denis et Saint-Pierre, pourrait entrer en vigueur pour modérer l’augmentation des prix des locations. Le loyer moyen pour un appartement de trois pièces, qui était de 850 €/mois en 2023, pourrait être plafonné autour de 900 €/mois dans les zones tendues pour éviter une envolée des prix qui rendrait les logements inaccessibles à une partie de la population.

4. Développement durable et nouveaux projets immobiliers

L’urbanisation durable et les préoccupations écologiques influenceront également le marché immobilier en 2025. Le Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi) et le Schéma de Cohérence Territoriale (SCOT), qui intègrent des critères environnementaux, imposent des limites strictes à la construction dans certaines zones de l’île.

  • Éco-quartiers : Les nouvelles constructions en 2025 intégreront davantage d’éléments écologiques. Des projets d’éco-quartiers, avec des bâtiments à faible consommation énergétique et des infrastructures respectueuses de l’environnement, verront le jour à Saint-Denis et Saint-Paul. Ces logements, bien que plus chers à l’achat, seront recherchés par les acheteurs en quête d’un cadre de vie plus vert et durable.
  • Renouvellement urbain : L’accent sera également mis sur le renouvellement urbain, notamment à travers des projets de réhabilitation dans les quartiers anciens des grandes villes comme Saint-Pierre et Saint-Benoît. En 2025, environ 25 % des nouveaux projets concerneront la rénovation d’immeubles existants, un moyen de limiter l’impact de la construction sur l’environnement tout en répondant à la demande.

5. Le secteur locatif et la pression touristique

La location saisonnière continuera de jouer un rôle clé dans le marché immobilier réunionnais, avec l’afflux de touristes, notamment des métropolitains et des Européens.

  • Croissance de la location saisonnière : En 2025, La Réunion devrait accueillir environ 550 000 à 600 000 touristes, augmentant ainsi la demande pour des locations saisonnières. Les plateformes comme Airbnb ou Booking devraient continuer à prospérer, surtout dans les zones touristiques de l’ouest et du sud de l’île. Cela pourrait augmenter les tensions sur le marché locatif classique, en particulier dans les villes comme Saint-Paul et L’Étang-Salé.
  • Régulation des locations saisonnières : Pour limiter les effets négatifs sur le marché locatif traditionnel, des mesures plus strictes de régulation des locations de courte durée pourraient être mises en place d’ici 2025, notamment des quotas ou des limitations sur les durées de location dans certaines communes touristiques.

Conclusion : un marché immobilier sous pression

En 2025, le marché de l’immobilier à La Réunion sera toujours sous tension, marqué par une forte demande, des prix élevés et une offre limitée. Les investissements locatifs resteront attractifs, soutenus par des dispositifs fiscaux, tandis que les zones côtières continueront d’attirer de nombreux acheteurs, notamment pour des résidences secondaires et des projets touristiques.

Cependant, les défis seront nombreux, notamment en matière de régulation du marché locatif, de protection de l’environnement et de développement durable. Avec une demande toujours plus forte et des projets innovants en cours, 2025 s’annonce comme une année charnière pour le secteur immobilier réunionnais.